L'impact de la COVID-19 sur les Violences faites aux Femmes et aux Filles à Abidjan

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L'Organisation des Citoyennes pour la Promotion et Défense des Droits des Enfants, Femmes et Minorités (CPDEFM) est une Organisation Non Gouvernementale (ONG) ivoirienne dont la mission est de contribuer à l'éradication des Violences faites aux Femmes et aux Filles (VFF) en Côte d'Ivoire. Dans cette dynamique, elle lutte contre l'invisibilisation des VFF par la collecte de données. Après son premier rapport en 2019 sur les violences conjugales faisant état d'un taux de 70% de femmes victimes, CPDEFM a, durant la période de confinement/restrictions liée à la Covid-19 en 2020, mener une enquête inédite sur les cas de féminicides, viols, pédocriminalité, mariages forcés et excision dans six (6) Communes du District d'Abidjan : Anyama, Abobo, Treichville, Attécoubé, Koumassi et Yopougon (Communes les plus populaires d'Abidjan).

De cette enquête, il ressort que :

⇒ En Côte d’Ivoire notamment dans six (6) communes du District d’Abidjan (Communes les plus populaires) que sont : Abobo, Anyama, Attécoubé, Koumassi, Treichville et Yopougon, le phénomène des violences faites aux femmes et aux filles (VFF) plus précisément l’excision, le mariage forcé, le viol, la pédocriminalité et le féminicide, est observé à un nombre conséquent ;

⇒ 5 556 personnes interrogées dans ces six (6) Communes témoignent de plus de 2000 cas de VFF observés durant ces deux dernières années (2019 et 2020) ;

⇒ La présente enquête quantitative, réalisée par CPDEFM en 2020 dans les localités cibles a également permis d’évaluer ces différentes violences en période pré Covid-19, de confinement et de quotidienneté Covid-19 ;

⇒ Les communes d’Anyama, Treichville et Attécoubé sont celles où il est constaté les taux les plus élevés de cas de VFF soit respectivement 1322, 776 et 749 cas ;

⇒ Les filles et les jeunes filles sont beaucoup plus exposées aux violences notamment les mariages forcés : 1 290 cas de mariages d’enfants (filles âgées de moins de 18 ans) enregistrés avec un pic en période de confinement environ 430 cas signalés ;

⇒ Le viol (commis sur des femmes) apparaît comme la violence la plus courante après les mariages forcés. Ce sont 1 121 cas enregistrés (2019-2020) ;

⇒ Les féminicides sont par ailleurs une réalité à Abidjan. Cette enquête réalisée auprès des populations abidjanaises révèle que 416 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou partenaire intime au cours de ces deux dernières années. La Commune d’Abobo est la zone où il est enregistré le plus grand nombre de cas (125) ;

⇒ Le silence demeure par ailleurs la norme. Les victimes et survivantes se livrent peu. Elles sont en effet plus promptes à s’exprimer quand elles sont placées en position de témoins ;

⇒ La période de confinement/restriction dûe à la COVID-19 a eu un impact sur les VFF principalement les violences sexuelles où un pic a été observé durant cette période (environ 30% de cas signalés).

 

L'intégralité du Rapport ici : https://my.editions-ue.com/catalogue/details/fr/978-620-3-42332-7/violences-faites-aux-femmes-%C3%A0-abidjan-en-corr%C3%A9lation-avec-la-covid-19 

 

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